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CHAPITRE 59 : TRAVAIL EN PACKHOUSE DE POMMES

Petit conseil : installez-vous confortablement car cet article est long... :-)


Ça y est, il faut sérieusement réactiver notre recherche de travail. Objectif : travail en intérieur, d'une durée minimum de 3 semaines. C'est le nombre de semaines manquantes à notre quota pour pouvoir (éventuellement) demander l'extension de visa. En Nouvelle-Zélande, si l'on travaille au minimum 3 mois dans des fermes ou dans des packhouses (récoltes, empaquetage etc..), cela permet de prolonger le visa initial de 3 mois et donc de rester 15 mois au lieu de 12. Le point négatif, c'est que cela coûte exactement la même somme que pour le visa de 12 mois. Même si le prix n'est pas non plus exhorbitant (165$), il vaut mieux être certain avant de se lancer, histoire de ne pas dépenser 165$ inutilement.


Nous voici donc de nouveau en train de consulter, chaque jour, les propositions d'emplois sur le site Backpackerboard (le plus efficace pour ce genre de job). Quelques annonces retiennent notre attention, nous envoyons nos CVs. Le lendemain, nous recevons une réponse positive de l'un d'entre-eux. Il s'agit d'un travail en Packhouse, pour du packing de légumes (= empaquetage), à pourvoir immédiatement, pour une durée de 9 semaines, situé dans la région de la Hawke's Bay à Waipawa. La Hawke's Bay était la région où nous étions restés pendant presque 2 mois lorsque nous avions travaillé dans les pommes, pêches, prunes et abricots cet été, juste avant de partir pour Melbourne. Nous connaissions donc la région et étions motivés à l'idée d'y retourner, d'autant plus que c'est une région qui bénéficie d'un micro-climat doux très agréable. Cependant, nous ne connaissions absolument pas la ville en question : Waipawa.


La veille de notre arrivée, nous recevons un message urgent de notre interlocuteur "vous devez m'envoyer tous les contrats signés le plus vite possible, car 2 autres personnes sont aussi intéressées par le poste. Les premiers qui m'enverront les documents auront le job". Pour information, il était déjà plus de 17h lorsque nous avons reçu ce message. Toutes les bibliothèques étaient fermées, signifiant que nous n'avions plus accès au wifi. D'autre part, en plus des contrats à compléter et à signer, nous devions fournir une copie de nos passeports, visas et comptes bancaires. Tout cela sans même que nous ne soyons allés sur place. Vous devez peut-être trouver ça très bizarre voire louche, mais pour ce genre de job en Nouvelle-Zélande, nous n'étions pas très étonnés. Néanmoins, nous trouvions ça très précipité, sachant que nous ne pouvions utiliser que nos portables respectifs et la connexion internet de nos forfaits téléphoniques, le tout dans la voiture, en essayant d'aller le plus vite possible. Vous pouvez imaginer l'ambiance sereine et détendue qui régnait dans la voiture à ce moment là.


Une trentaine de minutes plus tard, durant lesquelles nos nerfs ont été mis à rude épreuve, tous les documents demandés sont envoyés. C'est confirmé, le travail est toujours pour nous, et avons rendez-vous le lendemain vers 15h.


Le lendemain, nous arrivons sur place et faisons connaissance avec notre fameux interlocuteur, nommé Dickey, probablement originaire des îles Samoa. Dickey est tout de suite très accueillant avec nous, et commence par nous faire visiter la Packhouse. Il s'agit d'une exploitation d'oignons. Le travail est très simple, mais très rébarbatif et poussiéreux, ce pourquoi nous devrons travailler avec des lunettes de sécurité. Jusqu'ici, tout se présente bien, à part quelques réticences de notre côté : la ville est assez paumée, nous rappelant un peu trop celle d'Opotiki (où nous avions travaillé dans les kiwis lors de notre premier job), et nous nous demandons à quoi va ressembler le logement proposé sur place vu l'emplacement (champs d'oignons à perte de vue).


Au début, Dickey parle d'un "farm-stay", puis d'une maison, à 110$/semaine/personne. Au fur et à mesure de la conversation, il précise que ce n'est pas vraiment une maison, mais que c'est très malgré tout très "cosy" (comprenez par-là, chaleureux et confortable). Il ajoute qu'il n'y a pas de wifi car le réseau passe difficilement, et oui, nous ne sommes entourés que d'oignons. Bien que nous ne passons pas vos vies sur l'ordinateur, avoir accès à un bon réseau wifi est important, surtout dans ce genre de travail. C'est très appréciable de pouvoir se reconnecter au monde extérieur, avoir des nouvelles de nos proches, regarder un film ou une série, tout simplement.. (et continuer le blog, par la même occasion). Donc l'idée de ne pas avoir accès au wifi nous refroidi un peu.


Après quelques minutes de marche, nous voici devant la fameuse "maison", située juste en face de celle du patron (quelle chance). Effectivement, il ne s'agit pas d'une vraie maison, mais plutôt d'une sorte d'abri divisé en 4 parties : 2 chambres, 1 cuisine, 1 sanitaire et un espace "salon" situé au centre de toutes ces pièces, à l'extérieur. En fait, pour accéder à chacune des pièces il faut passer par l'extérieur, si vous voyez l'idée. Donc non, il ne s'agit pas du tout d'une maison. Niveau chambre, si nous l'acceptons, nous allons partager une chambre à 5, ou plutôt un dortoir car il s'agit de lits superposés, le tout dans un espace très confiné, à l'hygiène assez douteuse, et sans véritable fenêtre (filles et garçons mélangés). Ajoutez le manque de wifi, le patron qui habite juste en face, et pour seul paysage, les champs d'oignons.


Forcément, on ne se voit pas habiter ici. Premièrement, le loyer nous parait très cher pour ce que c'est. Rappelons que nous n'en sommes pas à notre premier travail, ni notre premier logement donc nous avons des points de comparaison. Deuxièmement, nous voulons rester 3 semaines au minimum, (le temps de trouver un autre travail et un logement) et avons pleinement conscience que l'on risque de travailler bien plus de 3 semaines. Troisièmement, nous sommes en couple donc le manque d'intimité est considérable. Bien évidemment nous sommes venus en Nouvelle-Zélande pour voyager et rencontrer du monde, et n'avons aucun reproche à faire sur les personnes qui habitent ici (et qui ont l'air très sympas).


Par chance, Dickey nous parle d'un camping situé à 10 minutes de voiture d'ici. Quelques autres backpackers de cette Packhouse y sont également. Nous y allons, le camping est correct, comptant 15$/nuit/personne. Seul problème : nous ne voulons pas continuer à faire du camping, il commence à faire vraiment froid et la nuit tombe de plus en tôt, compliquant davantage l'organisation en camping (puis après 3 mois de camping, nous avons notre dose). Vous devez penser que nous sommes exigeants, oui, mais pour la simple et bonne raison que l'hiver approche, qu'il ne reste que quelques mois sur notre visa et que nous aimerions les passer tranquillement en nous posant quelque part pour plusieurs mois. Alors autant ne pas se précipiter et trouver quelque chose qui nous convient.


Mais revenons-en à cette folle histoire absolument passionnante !


Un contre-temps vient tout chambouler. Nous recevons un nouveau de message de Dickey (ah, ce sacré Dickey), parlant d'un énième papier à signer, et qu'il serait au camping d'ici 10 minutes. Dickey nous demande de signer un papier attestant que nous nous engageons à rester travailler au moins 6 semaines, sous peine d'être débités de 200$ chacun en dédommagement. Petite précision : certaines entreprises procèdent ainsi en Nouvelle-Zélande, mais cela est toujours précisé dès l'annonce ou lors de la signature des contrats. Là, il s'agit d'une méthode assez maladroite et nous sommes pris au dépourvu. D'une part, nous voulons dire stop et tout annuler, d'autre part nous avons la sensation d'être déjà engagés et qu'il ne serait pas correct de refuser maintenant. Car non, on ne se voit pas rester 6 semaines ici, puisque cela signifie 6 semaines de camping supplémentaires.


Entre temps, nous avions reçu une réponse positive d'une autre Packhouse, située à Hastings, dans la Hawke's Bay. Cette fois nous connaissons très bien la ville (que nous avions beaucoup aimée) puisque c'est dans cette même ville que nous étions restés pendant presque 2 mois avant de partir pour Melbourne. Après réflexion, nous décidons de répondre à cette seconde Packhouse (il était déjà 18h et nous avions reçu le message vers 11h, mais étions déjà engagés auprès de la Packhouse de Dickey). Si la réponse de l'autre Packhouse à Hastings est positive, alors nous laissons tomber Dickey.


Quelques minutes plus tard, réponse positive de la seconde Packhouse à Hastings ! C'est décidé, on envoie un message à Dickey pour annuler, en nous excusant bien entendu. Nous n'étions pas fiers de faire ceci, mais parfois, il faut savoir être égoïste. Après tout, toutes les usines et autres Packhouses ne se gênent pas non plus pour virer des backpackers quand ceux-ci ne leur conviennent pas. D'autant plus que Dickey n'avait pas été très "droit" dans sa manière de procéder avec nous. Bref, vous pensez bien qu'il n'a pas été fou de joie et a même tenté de négocier avec nous pour que l'on reste 4 semaines au lieu de 6, mais nous avons tenu bon.


Le lendemain matin, c'est parti pour 1 heure de route, direction Hastings et début du travail dans la Packhouse de pommes !


Quelle ne fut pas notre surprise, puisqu'il s'agit de la même Packhouse où nous avions travaillé cet été. Nous retrouvons nos anciens managers, sauf que cette fois, plus de travail en extérieur sur les arbres. Nous allons être à l'intérieur de la Packhouse avec pour mission : empaqueter toutes les pommes récoltées. Nous allons travailler entre 45 et 60 heures par semaine, du lundi au vendredi + certains samedi, de 8h à 17h30, avec possibilité de faire des night-shift (travail de nuit) jusqu'à 22h. En parallèle, nous avons trouvé un logement sur Hastings (rendez-vous au chapitre suivant pour le découvrir). Nous sommes donc très contents, nouveau travail et nouveau logement : trouvés !


Au total, nous sommes restés 2 mois dans cette Packhouse, et avons effectués 2 night-shifts (ce qui équivaut à des journées de 13 heures). Le travail n'était pas compliqué, mais très rébarbatif, fatiguant, éreintant et stressant. Les douleurs dorsales étaient très intenses. Au bout de 9 heures de travail, on a juste l'impression de devenir un robot qui trie et empacte des pommes toute la journée. Heureusement, nous avons eu de très bons collègues, toutes nationalités confondues : Malaisie, Chine, Corée, Allemagne, Espagne, Chili, Péru, France, Belgique, Suède, Australie... et avons bien pratiqué notre anglais. Ci-dessous une panoplie de photos en compagnie de tous ceux que nous avons rencontrés.


À l'heure où je vous écris, la saison des pommes est terminée, et le travail dans cette Packhouse également. Nous sommes en vacances depuis presque 2 semaines, ce qui nous fait beaucoup de bien ! Heureusement, après avoir envoyé plus d'une quarantaine de CVs, nous avons trouvé un autre travail à Hastings pour 2 mois (jusqu'à fin juillet) et devrions commencer à travailler entre le 5 et le 11 juin prochain. Plus d'informations prochainement...



















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